Manifeste partie 2

Pour une alimentation saine et abondante pour tous·tes

Nous ne sommes pas dupes du greenwashing ni de l’agriwashing, nous savons que les labels bio, la suppression par Coop d’une petite partie de ses emballages et les quelques arbres fruitiers d’écoquartiers bétonnés ne changeront rien. Ils ne sont que des écrans de fumée verte.

Nous dénonçons la manipulation de la Migros qui annonce vouloir demander aux maraîcher·es suisses que l’énergie qu’iels utilisent soit renouvelable, sans plus-value sur la rémunération. Du marketing vert qui fait porter aux paysan·nes au bout de la chaîne – pour autant qu’iels soient assez « gros » (et prêt·es à s’endetter davantage) pour se le permettre – la responsabilité d’un désastre écologique qu’iels n’ont pas causé. Nous dénonçons l’opacité de la grande distribution et les marges énormes que Coop et Migros se font sur les prix, comme cela a été dévoilé par différentes enquêtes, notamment de la Fédération romande des consommateurs et du Temps, et par le surveillant des prix de la Confédération. Nous dénonçons également la complicité de l’État qui mise sur la concurrence à outrance et le secret commercial.

Les actionnaires, les lobbyistes et les cadres de Coop, Migros, Nestlé, Fenaco, Monsanto sont à la source des ravages climatiques. C’est à eux que nous devons reprendre nos droits et c’est eux que nous ciblerons. Si le budget des ménages pour l’alimentation est passé de près de 50 % au milieu du XXe siècle à moins de 10 % en 2020, ça n’est pas parce que la nourriture est devenue abordable, ni que l’agriculture industrielle aurait réussi à tenir ses fausses promesses de nourrir le monde à moindre prix grâce à la mécanisation, mais bien parce que nous nous alimentons à crédit. Partout les rendements bruts de l’agriculture industrielle, dès lors qu’ils causent une perte de fertilité des sols, se font au détriment des générations futures. Partout la malbouffe rend malade, tue, et ce d’autant plus dans les groupes sociaux précarisés et les pays les moins riches. Ceci tandis que la grande distribution rejette les carottes courbes, déverse de la javel sur ses invendus, se vante de reculer de deux semaines la vente de fraises bourrées de substances toxiques et produites par des personnes exploitées dans des serres du sud de l’Europe, en plein hiver, et que chaque année le système alimentaire mondial gaspille près d’un milliard de tonnes d’aliments. Ceci tandis qu’une couche de plus en plus importante de la population suisse peine à payer le chauffage, les assurances maladie et des loyers exubérants qui vont directement dans les poches des spéculateurs immobiliers.

Pour espérer avoir accès à une alimentation saine et abondante pour toutes et tous sur le long terme, et faire disparaître les inégalités, nous devons renverser le système en place.

Pour aller plus loin :

Nourrir l’Europe en temps de crise

Notre pain est politique

Une agriculture pour le XXIe siècle