Manifeste

Grondements des terres : reprendre les terres aux industries qui les détruisent !

À l’heure où le dérèglement climatique, la perte irréversible de biodiversité et les crises socio-environnementales ne sont plus discutables, utiliser les moyens politiques traditionnels pour obtenir une justice sociale et climatique ne suffira pas.

Nous avons vu passer et échouer les initiatives populaires pour la responsabilité des multinationales ou la souveraineté alimentaire. Nous avons vu une conseillère d’État Verte évacuer des activistes qui résistaient à l’industrie du béton, la plus polluante de Suisse. Nous avons vu un lobbyiste de l’industrie pétrolière arriver à la tête du Département fédéral de l’environnement (DETEC). Nous voyons que les campagnes menées par l’Union suisse des Paysans (USP) sont largement financées par les lobbies des patrons de l’industrie et de l’agro-industrie.

Fin 2020, nous avons vu se former l’alliance indécente entre ce syndicat sensé défendre les paysan·nes suisses avec Économie Suisse, l’Union patronale et l’USAM (Union suisse des Arts et Métiers), en vue de défendre leurs intérêts communs : encore plus de libre-échange. Nous voyons que la Confédération, de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) et de l’ensemble des institutions agricoles poussent à l’agrandissement des exploitations et à maintenir le rythme actuel de trois fermes par jour qui disparaissent. Nous avons vu le silence de Prométerre (la chambre d’agriculture du canton de Vaud), censée défendre les paysan·nes du canton, quant aux pratiques d’Holcim et d’Orllati qui les dépossèdent de leurs terres.

Nous savons que nous ne pouvons plus laisser nos vies à la merci d’un système politique cynique, complice d’un modèle économique capitaliste qui broie le vivant, obsédé par la croissance et le profit. Nous voulons reprendre notre avenir et nos moyens de subsistance en main. Nous allons lutter contre les industries de l’agrochimie qui épuisent les ressources et les entreprises extractivistes qui détruisent les terres fertiles.

Nous allons nous organiser localement, lutter ensemble contre la privatisation de l’eau, des semences et des sols. Nous allons agir contre l’exploitation sans limites du vivant. Rejoignez-nous, formons des résistances climatiques, territoriales et paysannes contre l’artificialisation et l’accaparement des terres, reprenons les terres aux industries qui les détruisent !


Pour une agriculture paysanne, contre l’agro-industrie


Nous voulons lutter aux côtés des paysan·nes en prise avec l’endettement lié à la mécanisation, la perte de sens et l’engrenage mortifère imposé par l’agro-industrie. Nous voulons lutter aux côtés de toutes celles et ceux qui triment tous les jours tandis que la grande distribution et le complexe agro-pharmaceutique s’enrichissent. Partout, le système alimentaire industrialisé et globalisé appauvrit et tue paysans et paysannes. La marchandisation des aliments, la libéralisation des marchés mondiaux et la course au rendement immédiat a presque anéanti notre autonomie alimentaire, en moins de 70 ans.

lire plus …


Pour une alimentation saine et abondante pour tous·tes


Les actionnaires, les lobbyistes et les cadres de Coop, Migros, Nestlé, Fenaco, Monsanto sont à la source des ravages climatiques, c’est à eux que nous devons reprendre nos droits et c’est eux que nous ciblerons. Si le budget des ménages pour l’alimentation est passé de près de 50 % au milieu du XXe siècle à moins de 10 % en 2020, ça n’est pas parce que la nourriture est devenue abordable, ni que l’agriculture industrielle aurait réussi à tenir ses fausses promesses de nourrir le monde à moindre prix grâce à la mécanisation, mais bien parce que nous nous alimentons à crédit.

lire plus …


La terre à celles et ceux qui la cultivent!


Nous voulons des fières paysannes décemment rétribuées. Nous voulons inventer un système alimentaire qui ne profite pas à la grande distribution, mais à celles et ceux qui choisissent de produire, de transformer et de cuisiner les aliments. Nous voulons qu’iels puissent vivre là où iels travaillent, surtout si cela implique de l’habitat léger et écologique. Nous voulons qu’iels aient les moyens d’inventer, de construire et de réparer leurs outils de production plutôt qu’iels aillent briser leurs vies contre le miroir aux alouettes de la digitalisation, du génie génétique, des drones qui nous surveillent et des tracteurs qui parlent, mais dont on ne peut plus changer une chambre à air.

lire plus…


Pour déconstruire la dépendance au béton, lutter contre l’artificialisation des sols


Nous nous opposons à l’artificialisation des terres, à la destruction des forêts et à la pollution des eaux orchestrées par l’industrie du béton. En un siècle, le béton armé a remplacé la majorité des matériaux de construction et s’est distingué par son efficacité redoutable, uniformisante, et par sa rentabilité. Mais le béton n’est fait pour durer qu’une soixantaine d’années, à l’inverse de matériaux comme la pierre qui durent des milliers d’années.

lire plus…


Pour une région solidaire plutôt qu’un État acteur de la destruction internationale


La Suisse joue un rôle majeur dans la course à la destruction planétaire. Elle s’impose comme la plaque tournante du négoce des matières premières, met son secret bancaire au profit des plus destructeurs et héberge les sièges de nombreuses multinationales qui ravagent les environnements et broient des vies. Nous nous opposons à la complicité de l’État suisse avec les maîtres d’une économie mondiale globalisée qui appauvrit les terres, épuise les ressources, pollue les eaux, anéantit la biodiversité et empêche, à l’échelle internationale, la possibilité d’une agriculture paysanne. Vale, Bayer-Monsanto, Nestlé, Holcim ou Glencore, grassement accueillis par la Suisse, ne sont que quelques exemples de ces multinationales qui détruisent le vivant partout où elles sévissent.

lire plus…


Qui et comment ?


Nous avons constaté le clivage entre les partisan·es d’une écologie bourgeoise et les classes populaires. Nous avons décidé de réunir nos forces, de rallumer un espoir et d’agir. Nous allons reprendre des terres et des forêts, bloquer des projets et des industries polluantes, cibler les institutions complices. Nous allons encourager et soutenir les résistances locales aux projets dévastateurs, tisser des liens avec les luttes existantes ou en germe, et nous inscrire dans les démarches solidaires avec les victimes de ce système. Nous parions sur la convergence entre les mouvements pour la justice climatique et sociale et les mouvements paysans, motivé·es par la volonté de reprendre les terres pour y faire pousser un monde qui ne les détruirait plus. Pressé·es par l’urgence d’agir, nous sommes inspiré·es par les mouvements de lutte contre l’artificialisation des terres et les ravages agro-industriels, en France et ailleurs.

Rejoignez-nous, formons des résistances climatiques, territoriales et paysannes contre le ravage agro-industriel, contre l’artificialisation, la concentration et l’accaparement des terres. Reprenons-les aux industries qui les détruisent !

lire plus…